Parlerla langue chez Francis Ponge. Défense et illustration de la syllepse . × Close Log In. Log in with Facebook Log in with Parler la langue chez Francis Ponge. Défense et illustration de la syllepse. A. Fontvieille-Co Download Download PDF. Full PDF Package Download Full PDF Package. This Paper . A short summary of this paper. 37 Full PDFs related to this paper. Read
Dossier pédagogique d'Olivier Rachet. Francis Ponge pose son regard sur le monde et décrit avec simplicité les objets de notre vie quotidienne la bougie, le pain, le galet. Humour et émotion ponctuent ces vanités poétiques, qui prônent l'humilité et la discrétion. Groupements de textes 1. Poèmes en prose XIXe-XXe siècles 2. Le pouvoir des fables et des apologues
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Аքιքիջу ዴմэхепοг хрուճխПխչ ሤцезоկ ቷዮлեцሺηοмАኩ а
Lafin de l'automne. . . Tout l’automne à la fin n'est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d'alcool; il faut attendre jusqu'au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois 1. . .
"Clown au Papillon orange" 1998, Bernard BuffetNB. La numérotation de lignes correspond à celles de votre livre. Introduction Voir entre autres celle p. 59 de votre édition Belin Comment Ponge présente-t-il le papillon comme un être inconstant et éphémère ?Texte très structuré du point de vue temporel et du point de vue logique, suivant la métamorphose du papillon, de chenille en être ailé, en volatile. Ponge montre ainsi que le papillon est une créature ne possède pas une apparence stable, qu'il est mouvant dans son Le récit de la création du papillon- Conjonction lorsque » l. 1 = 1er mot du texte, mettant en avant la proposition subordonnée temporelle ainsi 3 verbes au présent, inscrite dans la même phrase qui constitue tout le 1er paragraphe, soulignent des événements, des changements surgit » l. 1 action soudaine, rapide, renforcée par tout à coup » l. 3, se produit » l. 2 & prennent ». Dans l'ensemble du poème, de nombreux verbes d'action de mouvements notamment au présent font vivre le texte, le papillon, qui agit se pose » l. 7, arrive » l. 10, se conduisant » l. 11, vérifie » l. 11, pose » l. 12, emporte » l. 13, vagabonde » l. 16. Ce dernier verbe qui clôture le récit montre une forme de liberté, d'errance, de dynamisme du papillon qui reste peu au même endroit, se déplace sans deux verbes au passé simple eut » l. 4, flambèrent » l. 6, dans une forme de retour en arrière, autre technique habituelle du récit à la ligne 4, il est question de l'envol des papillons, mais ici on évoque ses deux états antérieurs, la chenille » l. 4 et la sortie de la chrysalide l. 5. Le passé simple souligne ce Noter que les papillons » ne sont nommés qu'à la ligne 3, en fin de phrase comme un petit suspense peu important puisque le lecteur a déjà connaissance du sujet avec le titre du poème. Ils agissent comme en conséquence de l'apparition du sucre » dans les fleurs, ce que d'où » l. 3 vient souligner noter que d'où » est répété au 2ème paragraphe l. 5. Ils ne sont donc pas maîtres de leur naissance en quelque Les changements de paragraphes structurent le texte de manière temporelle, pour raconter, mais aussi de manière logique, pour expliquer, présenter 2ème paragraphe en opposition au 1er, comme le met clairement en évidence la conjonction mais » l. 4 placée en tête de celui-ci même manière de procéder qu'au 1er paragraphe. 3ème paragraphe enchaînement temporel, mis en valeur en tête de paragraphe encore une fois dès lors » l. 7 qui rime en partie avec lorsque » l. 1.- Dans le 4ème paragraphe, d'autres connecteurs logiques structurent encore le récit qui se fait aussi présentation de cet animal Et d'ailleurs » l. 9, ainsi » l. 13.b Le papillon est donc présenté sous plusieurs facettes, à différents stades, dans diverses situationsC'est une manière de tenter de circonscrire ce qu'est le papillon. Se rappeler aussi que Ponge, à la suite de Lucrèce, pense au fait que rien n'est stable dans l'univers le papillon en est une forme d' Les papillons sont au sol puis en vol puis posés sur des fleurs de par terre » l. 2, dans la même phrase, lié par d'où » l. 3 placé immédiatement après cette expression, on passe à leur vol » l. 3, que la course » l. 8 reprend, après avoir signalé les moments où il se pose » l. 7. Le vol est encore repris dans un mot de la même famille manière de renvoyer les différents mots les uns avec les autres volante » l. 9. Les sonorités du nom voilier » l. 15 riment avec le verbe voler », lié au complément du nom des airs » au début du texte, on évoquait par terre », ce qui crée un contraste. Le verbe poser » est encore repris l. 12, placé à côté du complément circonstanciel au sommet des fleurs » l. 12 on note de nombreuses références à la verticalité dans le poème, soulignant ainsi que le papillon est un être d'abord collé au sol et ensuite qui occupe les airs » l. 15, mais qui revient ou au sol, ou sur les fleurs. Cette verticalité est notamment développée par l'évocation des tiges » l. 1, 14 et la comparaison des fleurs avec des lampadaires et du papillon avec le lampiste » l. 11. À noter que l'opposition entre le sol et la verticalité des fleurs, l'élévation, est encore présente dans la phrase des lignes 12-14 au sommet des fleurs » ≠ au pied des tiges » 2 GN rédigés de la même manière.- Si les papillons prennent leur vol » dans le 1er paragraphe, dans le retour en arrière du 2ème paragraphe, l'état de chenille » l. 4 est clairement évoqué, et des éléments descriptifs précis sont donnés au lecteur en s'arrêtant sur des parties du corps de la créature tête aveuglée et laissée noire » l. 4, torse amaigri » l. 5, ailes symétriques » l. 5-6. La maigreur est reprise par la métaphore de l'allumette l. 9, comme les couleurs éclatantes sont soulignées plusieurs fois flambèrent » l. 6, sa flamme » l. 9. L'état de chenille » est repris à la ligne 13, mais aussi à la ligne 12, par un terme presque équivalent du point de vue sonore guenille ». La description est encore une fois précisée grâce à un participe passé du 1er groupe employé comme adjectif qualificatif atrophiée » rappel des autres participes aveuglée », laissée ». D'aveugle l. 4, il peut ensuite voir, constater » l. 10 l'état des fleurs Le terme d' amorphe » l. 13 est à remarquer. Sa composition préfixe privatif a- » + radical morphe » = forme indique que le papillon est passé d'une absence de forme à un physique avec des membres différents, distincts, à une identité Ponge ne multiplie pas, comme dans d'autres poèmes, les termes scientifiques. Toutefois il s’attache à être au plus près de ce qu’il présente, en développant par exemple un champ lexical de la nature. La présentation s'opère essentiellement par des métaphores, des rapprochements comparatifs du papillon avec d'autres Comment Ponge, en présentant le papillon, en fait-il une métaphore de l'activité poétique et du poète ?Puisque le papillon représente l'aspect mouvant des éléments terrestres, des hommes, quel meilleur moyen que d'user de la comparaison et de la métaphore qui rapprochent des éléments apparemment distincts, voire les fusionne en un seul élément ?a Le papillon est comparé par le biais de comparaisons et métaphores à plusieurs éléments- Noter tout d'abord que dans un texte assez court, la conjonction comme » apparaît une fois dans chacun des trois 1ers paragraphes. Cela souligne combien la figure de style de la comparaison est mise en avant. L'expression se conduisant en » l. 11 permet aussi de L'image du feu est développée, d'abord dans la véritable explosion » l. 5 qui donne naissance au papillon. Il naît donc grâce au feu, peut-être comme le Phénix de la mythologie. L'adjectif véritable » suggère que cette métaphore permet de donner une image vraie du processus d'apparition du papillon l'écriture poétique, par ses moyens propres, n'est pas un langage de l'illusion, du rêve, mais une autre possibilité offerte pour décrire, posséder par les mots, ce qui est présenté ici le papillon. La métaphore du feu est filée annoncée par aveuglée », laissée noire » l. 4, puis poursuivie par flambèrent » l. 6, allumette » l. 9, sa flamme » l. 6. La comparaison avec le lampiste » l. 11 dont le rôle était à une époque d'allumer et éteindre les lampadaires et l' huile » l. 11 qui était celle aussi des lampes, donnent du papillon une image qui se rapproche de celle de la lumière, du noter que les fleurs elles-mêmes se retrouvent associées au lampadaire le terme de tiges » l. 1 & 14 employé deux fois dans le poème possède aussi le sens de pied de lampadaire. Les fleurs peuvent ressembler aussi par leur forme évasée à la partie vitrée du lampadaire, où se situe la lampe. Le sucre qu'elles accueillent au fond d'elles ligne 1 est d'ailleurs en quelque sorte comparé à l'huile des lampes l. 11, puisque la phrase précédente l. 10 se termine par la forme ouverte des fleurs écloses ». Le pollen des fleurs, leur nectar, est comparé au début du poème à des tasses mal lavées » l. 2 on ne peut pas dire que la comparaison soit flatteuse, ramenant ce qui pourrait être une sorte de substantifique moelle à un simple reste de sucre, un déchet. Et les fleurs, par leur forme, sont assimilées à des tasses, à de simples objets de la vie quotidienne. Plus loin, elles seront telles des lampadaires, autres objets créés par l'homme. Ponge montre peut-être ainsi que la poésie ne doit pas toujours se prendre au sérieux ses poèmes sont aussi des jeux avec le langage. Par ailleurs, la nature n'est pas sacrée elle peut être banale. On est loin de la vision par exemple des poètes aspects du papillon sont ainsi mis en valeur ? Sans doute sa couleur flamboyante, parfois rouge ou jaune, son aspect aérien les mots airs » & vent » apparaissent l. 15, comme la flamme attisée par le vent et qui s'élance vers le haut, le fait qu'il bouge sans cesse comme les flammes du feu, sa fragilité ou son caractère volatile les ailes du papillon sont fragiles, fines.- Papillons et fleurs sont liés entre eux dans la nature par le fait que les premiers se posent sur les secondes et viennent en retirer du pollen. Dans le texte, les deux sont liés entre eux également. La naissance du papillon est comparée à celle des fleurs. Dans la partie 1, nous avons déjà montré le lien de cause à effet de l'apparition de sucre » dans les fleurs sur l'envol des papillons. À la ligne 1, le mouvement ascendant des tiges » vers le fond des fleurs » est souligné par la succession de ces termes dans la phrase. Ce mouvement ascendant est ensuite celui des papillons qui prennent leur vol ». Cette dernière expression, au sens figuré, signifie prendre son essor, se développer » le papillon prend son essor, comme la fleur qui produit du sucre ». Dans le 4ème paragraphe, le papillon désigné par le pronom il » est à plusieurs reprises mis en relation avec les fleurs il » → les fleurs » l. 10 ; il » → chacune » l. 11-12 ; il » → fleurs » l. 12, renforcé par le verbe pose » qui indique un contact physique. Enfin, dans le dernier paragraphe, le papillon devient, par le biais d'une métaphore, un pétale » l. 15. Les deux éléments fusionnent en un seul en cette fin de poème.► Pour conclure cette sous-partie, les figures de style de rapprochement présentent un double intérêt dans ce poème - elles permettent de s'approcher au plus près de ce qu'est le papillon, qui se métamorphose de chenille et chrysalide, puis en être ailé, comme les comparaisons et les métaphores permettent de transformer un élément en un elles permettent de mettre en avant un point commun entre le papillon et l'écriture poétique cette dernière transforme des éléments banals en objet poétique, en texte. Ponge, encore une fois, évoque de manière sous-jacente l'écriture poétique, fait correspondre l'objet et le texte se rappeler ce que l'on appelle l'objeu » à propos de la poésie de Ponge. Ponge semble souligner combien l'écriture poétique est fragile, légère, volatile, éphémère. Son texte est d'ailleurs très court, se termine vite.► Complément à cette sous-partie Ponge utilise encore une fois toutes les ressources disponibles de la langue pour évoquer le papillon, notamment les sonorités ainsi le son [yɔ̃] = [yon] qui apparaît dans le mot papillon » est ainsi répété le titre + les deux mots papillon » l. 7 et papillons » l. 3 explosion » l. 5, provision » l. 11, humiliation » l. 13. De nombreuses allitérations et assonances créent aussi des liens entre des mots divers en [p] dans produit », par », papillons », prennent » l. 2-3 ; en [i] comme dans papillon » dans conduisant », lampiste », vérifie », provision », huile » ; en [v] dans voilier », vent » et vagabonde » l. 15-16.b Le papillon, image du poète ? Si le papillon rappelle l'écriture poétique, il peut aussi être l'image même du créateur de la poésie, du Le papillon est à plusieurs reprises humanisé, personnifié il est ainsi question de parties du corps humain comme le torse amaigri » l. 5 alors que l'on parle de thorax dans le cas d'un papillon. Le gros plan sur la tête » l. 4 peut aussi faire penser à un être humain. À la ligne 10, il ressemble à un homme par ses actes il arrive trop tard » et surtout il constate, manière de mette en avant son regard mais aussi sa réflexion personnelle. Bien évidemment, la comparaison au lampiste » l. 11 est encore une manière de faire du papillon un homme qui serait ici au travail. Il porte aussi une guenille », habit humain dans un triste état et ressent des émotions, la vengeance, l'humiliation l. 13. Comme nous l'avons noté plus haut, si les fleurs sont comme des lampadaires, le papillon est donc comme le lampiste au pied des tiges » l. 14, des lampadaires. Il est encore maltraité » l. 15 qui se rapporte généralement à des êtres humains ou à de gros animaux, mais pas à des insectes comme le papillon. Le verbe vagabonde » l. 16 donne l'image humaine d'un nomade, qui se déplace dans un espace habituellement aménagé par l'homme, le jardin » l. 16.Pourquoi rapprocher ainsi le papillon de l'être humain ? 1 Sans doute est-ce encore une fois une manière pour Ponge de montrer que si les êtres vivant sur cette terre semblent différents, ils ne sont en fait que les parties d'un grand tout, d'atomes qui s'assemblent et se détachent sans cesse pour recomposer d'autres êtres. 2 Les hommes sont, comme le papillon, des êtres de passage sur la terre. Ils naissent, vivent et meurent. Le lecteur doit se sentir concerné par ce poème qui n'est pas la seule présentation d'un petit être banal et minuscule » l. 15. Noter que cet adjectif est mis en valeur en tête de paragraphe, et en tête du dernier paragraphe qui conclue en quelque sorte le poème. Il est donc très important, mais l'image de lui-même. 3 Ponge peut aussi rappeler ici le poète lui-même, dans son travail d'écriture. C'est ce que nos allons montrer Différents éléments semblent souligner que le papillon est à l'image du d'abord, il est fort possible que Ponge ait souhaité faire un clin d'œil à un poème très célèbre de Baudelaire poète de la 2ème moitié du XIXè siècle qui offre une certaine image du poète L'Albatros ». Dans les deux cas, les poètes ont évoqué des animaux ailés l'albatros, oiseau marin ; le papillon ; le papillon est comparé au voilier des airs » l. 15 quand Baudelaire mettait en scène un albatros suivant un navire et s'y retrouvant ensuite coincé ; dans les deux cas, les animaux sont personnifiés grâce à des sentiments et émotions. Baudelaire présentait ainsi une image du poète différent de ses semblables, maladroit entre les siens et raillé par la foule. Si Ponge offre une image plus sobre, presque ironique du poète l'albatros est grand, majestueux tandis que le papillon est petit, fragile, éphémère, on retrouve dans les deux textes la même beauté d'une part les ailes symétriques » l. 5-6, ou la même maladresse d'autre part le papillon erratique » l. 7 se déplace donc sans but et de manière aléatoire, ce que renforce l'expression au hasard » utilisée dans la même phrase, et repris ensuite par le verbe vagabonde » l. 16. L'aspect piteux apparaît dans les deux cas Baudelaire parlait de rois de l'azur » honteux » sur le pont du bateau et Ponge rappelle l' humiliation » l. 13 subie par le papillon au pied des tiges » ; Baudelaire dit que l'albatros échoué sur le navire est laid » et Ponge nuance la beauté du papillon en rappelant son passé de chenille à la tête aveuglée et laissée noire » ou le fait qu'il transporte avec lui une trace de ce passé avec sa guenille atrophiée » l. 12 qui fait écho au torse amaigri » l. 5.Ensuite, il est question de travail, de tâche dès la ligne 1 apparaît élaboré » du latin elabore » = travailler avec soin, s'appliquer qui est construit sur la même racine que labeur » du latin labor » = labeur ; résultat de la peine mise au travail ; situation pénible, malheur. Le terme est renforcé à la ligne 2 par le grand effort » où l'adjectif souligne combien la tâche est rude. Le travail de l'écriture peut être fastidieux, difficile, et Ponge a certainement écrit ses poèmes par recherches lexicales, brouillons, rectifications successifs et acharnés. Autres tâches évoquées celles du lampiste qui vérifie », pose », emporte » l. 11-12, et du papillon qui vagabonde » l. 16.- L'image du poète que Ponge offre est ainsi très nuancée. S'il est un être d'exception aux ailes symétriques » l. 5-6 sorties du néant, d'un corps laid l. 4-5, qu'il peut s'envoler, symbole habituel de liberté, de vision élargie du monde, il n'est qu'un papillon, être frêle, éphémère, fragile. On retrouve donc ici certaines images des poètes déjà développées par le passé le poète se distingue de ses semblables, mais peut aussi être maudit, inadapté au monde, voire raillé par le peuple à cause de ses différences. Et la question de la réalité de sa fonction, de son pouvoir, est plutôt négative du poète Ponge semble ne prêter que peu de pouvoirs au poète qui ne serait pas par exemple, comme chez Hugo, un mage ou un guide. En effet, outre l'effort que peut nécessiter la création poétique, le poète est erratique » l. 7. Il n'a pas de but, ne sait pas où il va, il vagabonde » l. 16, et il est maltraité par le vent » l. 15 qui le pousse. C'est peut-être en fait une manière flatteuse de montrer que la création artistique ne peut être contrôlée, que l'inspiration est aléatoire et sans une route précise vers le poème fini. Le poète ne crée pas la beauté, elle lui préexiste le sucre des fleurs surgit sans action humaine il est sujet du verbe surgit » et il admire simplement les fleurs déjà écloses l. 10 ; il est aussi le jouet du vent », autre élément naturel, ou un simple vérificateur l. 11, non un créateur. Les négations qui se répètent à propos du poète-papillon ne donnent pas non plus une image très positive de lui ne se pose plus qu' » l. 7, n'est pas » l. 9, ne peut que » l. 10. Il n'a pas de pouvoir, n'est pas prophète mais arrive trop tard » l. 10. Il prend sur lui des fautes qui ne sont pas les siennes voir le 2ème sens du mot lampiste ». Il ne sert peut-être à rien dans la société il est comme un petit pétale superfétatoire » l. 15-16. De plus, il n'agit pas sur les hommes, ne peut les influencer puisque sa flamme n'est pas contagieuse » l. 9. L'allumette toujours ligne 9, même phrase disparaît aussi vite qu'elle s'est allumée. Le connecteur et d'ailleurs » l. 9 souligne que les faiblesses du poète sont positive du poète Ponge connaissait l'étymologie des mots ainsi, l'image du poète qu'il propose n'est pas non plus totalement négative puisque superfétatoire » signifiait concevoir de nouveau ». Le poète est celui qui fait renaître le monde par ses mots, le fait redécouvrir, qui fait naître un univers de mots. Il est créateur. S'il a subi une longue humiliation » l. 13 encore un nom accentué par un adjectif, il s'élève, grâce à ses ailes, à ses propres capacités. Il sait se faire vengeur l. 13. Les fleurs l. 1 dont il est question sont peut-être celles de la rhétorique les figures de style s'appelaient autrefois fleurs de rhétorique », comme dans le poème Le Pain ». Si dans ce dernier poème, elles se fanaient, ici le lampiste les entretient il vérifie la provision d'huile de chacune » l. 11-12. Il est donc le garant du langage poétique, littéraire, qu'il aide à ne pas périr. Et comme le papillon qui meurt mais est remplacé par un semblable, chaque poète est remplacé par un congénère. Et lui-même, s'il n'est pas le premier à écrire c'est peut-être le sens du fait qu'il ne peut que constater les fleurs écloses » l. 10, il peut renouveler, réécrire à sa poème, plus que d'autres dans le recueil, laisse le lecteur interpréter, ne donne pas de pistes de compréhension Toutefois le thème de la transformation, de la métamorphose, rejoint la manière de Ponge de penser le monde, où tout est mouvant, en perpétuel Le papillon est comme de nombreux éléments sur lesquels Ponge se penche au cours de son recueil un petit élément, ici naturel, du quotidien, donc banal. Il réenchante notre vision du papillon en s'y arrêtant, en le métamorphosant sous sa plume grâce aux qualités de son écriture poétique, L'image de la poésie et du poète que Ponge offre, si elle s'inspire de certains de ses prédécesseurs, tient à s'en écarter, à se faire originale. À la fois, il use des procédés habituels de la poésie mais il les utilise à sa manière. Et il tient à montrer qu'il ne se prend pas trop au sérieux, que son travail de poète est comme celui de l'artisan, du lampiste. S'il a sa place dans l'univers des hommes, il ne possède pas de pouvoirs forcément affirmait avoir par ses mots transformé la boue de Paris en or. Tout dépend comment on interprète cette citation. Pour Ponge, il constate la beauté de ce monde, la met en valeur, la fait voir, même si elle semble banale, proche de la boue. Son regard réenchante notre regard sur ce qui nous entoure au quotidien.
Sourcede la citation inconnue Cherchez Francis Ponge sur Amazon et Wikipédia. Cherchez cette citation sur Google Livre. Analyse de la phrase. Cette phrase possède 13 mots. Elle est considérée comme 1 citation très courte. Cette phrase étant assez petite, nous vous proposons de lire toutes les citations courtes les plus populaires. 2766 Il faut périodiquement désaffubler la poésie. Francis Ponge7242 C'est par sa mort parfois qu'un homme montre qu'il était digne de vivre. Francis Ponge, Note sur les otages7243 Il suffit d'abaisser notre prétention à dominer la nature et d'élever notre prétention à en faire physiquement partie, pour que la réconciliation ait lieu. Francis Ponge, Le Grand Recueil7244 L'amour des mots est en quelque façon nécessaire à la jouissance des choses. Francis Ponge, Le Grand Recueil7245 La meilleure façon de servir la République est de redonner force et tenue au langage. Francis Ponge, Pour un Malherbe7246 Comme de toute chose, il y a un secret du vin ; mais c'est un secret qu'il ne garde pas. On peut le lui faire dire il suffit de l'aimer, de le boire, de le placer à l'intérieur de soi-même. Alors il parle. En toute confiance, il parle. Francis Ponge7247 Peut-être la leçon est-elle qu'il faut abolir les valeurs dans le moment même que nous les découvrons. Francis Ponge7248 Tout l'automne à la fin n'est plus qu'une tisane froide. Francis Ponge7249 A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie. Francis Ponge, le Parti pris des choses7250 C'est surtout contre une tendance à l'idéologie patheuse que j'ai inventé mon parti pris. Francis Ponge, Poèmes7251 C'est une grande composition digne du Véronèse pour l'ambition et le volume, mais qu'il faudrait peindre tout entière dans l'esprit du fameux Bar de Manet. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7252 Deux ou trois fois par jour... au milieu de ce culte, le courrier multicolore, radieux et bête comme un oiseau des îles, tout frais émoulu des enveloppes marquées de noir par le baiser de la poste, vient tout de go se poser devant moi. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7253 Homme - - L'Homme est à venir - L'Homme est l'avenir de l'homme. Francis Ponge, Notes premières de l'homme7254 Je m'acharnai afin d'obtenir à partir de cela une poésie qui surprenne sans doute d'abord le lecteur aussi vivement ou aigûment que la Note. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7255 Je veux, que voulez-vous, par lentes ambages, décrire dans l'air toute ma pensée. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7256 L'aigreur empreinte sur son visage suffirait pour faire tourner une vendange... Francis Ponge, Le Parti pris des choses7257 L'homme tient mieux debout que le plus anthropoïde des singes. Il a fini de se redresser. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7258 La lumière et la musique y sont dispensés avec une prodigalité qui fait rêver. Des glaces biseautées, des dorures partout. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7259 Le langage ne se refuse qu'à une chose, c'est à faire aussi peu de bruit que le silence. Francis Ponge, Proêmes7260 Les choses les plus épaisses ne s'abordent pas sans subir quelque amenuisement... Francis Ponge, Le Parti pris des choses7261 Les rois ne touchent pas aux portes. Ils ne connaissent pas ce bonheur. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7262 Mesdames et messieurs, l'éclairage est oblique. Si quelqu'un fait des gestes derrière moi qu'on m'avertisse. Je ne suis pas un bouffon. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7263 Près de la place Maubert, à l'endroit où chaque matin de bonne heure j'attends l'autobus, trois boutiques voisinent Bijouterie, Bois et Charbons, Boucherie. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7264 Sans aucun souci du lendemain, dans un bureau clair et moderne, je passe mes jours. Francis Ponge, Le Parti pris des choses7265 Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. Francis Ponge, Le Parti pris des choses
AugusteRenoir, Portrait de Gabrielle Renard ou Gabrielle à la rose, 1911. 55 cm x 47 cm. Les parfums de l’âme baudelairienne (extrait d’un livre sur Baudelaire, ici consacré à son art de vivre et penser les parfums ) « vous qui entrez sans le nez perdez toute espérance »
Voici à présent des conseils pour reprendre notre cours, qui visait à éclairer les principaux enjeux et choix d’écriture de Ponge dans “La bougie”, vous réapproprier le texte, et construire une explication vivante pour le jour de l’oral. Proposition de synthèse C’est un poème en prose - le seul de notre parcours de lectures. Du moins l’appelons-nous poème, ce que Ponge n’aurait peut-être pas fait c’est un texte descriptif en prose, composé de quatre paragraphes, si l’on veut s’en tenir à une première observation minimaliste. Il donne à voir d’une façon nouvelle un objet à la fois banal et chargé d’une dimension symbolique. La bougie perd de sa banalité en devenant un végétal, ainsi qu’en étant personnifiée. Elle perd aussi sa dimension symbolique espérance, esprit, âme, présence divine rien de tout cela ici en étant ramenée et explorée dans toute sa matérialité. Enfin regardée de près, elle révèle sa ressemblance effective avec une plante, son pouvoir non d’éclairage, mais de recomposition ou de transfiguration du réel ; en somme, sa capacité à nous émerveiller. De ce point de vue, il existe chez Ponge un lyrisme discret, puisque c’est d’une émotion originale » que naît cette plante singulière » à laquelle est comparée la bougie. Enfin, c’est sans doute aussi un poème sur la création poétique, considérée comme une justice rendue aux objets les plus banals, comme une bagarre » certes vouée à un échec assumé puisque Ponge célèbre dans La promenade dans nos serres» la divine nécessité de l’imperfection », la divine présence de l’imparfait ». La bougie n’est qu’un objet éphémère, qui meurt en fondant en elle-même ; le poème lui aussi s’achève sur un retour au réel. Telle est la leçon d’humilité et d’émerveillement de la poésie selon Ponge, qui nous reconduit aux fumées originales ». Comment relire ce poème en vue de l’oral ? Une explication linéaire, à l’oral, je le rappelle, c’est une reconstitution de tout le travail de lecture fait en cours, puis prolongé chez vous ; on suit les mouvements du texte, sa progression, comme si on le découvrait au fur et à mesure, alors qu’on sait précisément quelle interprétation d’ensemble on souhaite en donner. Notre poème, ici, composé de quatre paragraphes, engage une recomposition de la réalité éclairée par la bougie, laquelle se métamorphose en plante dans les deux premiers paragraphes. Le troisième paragraphe met en scène des “papillons miteux”, probable allégorie des poètes au travail. Le dernier clôt le texte sur la fonte de la bougie dans sa propre cire. Notre lecture épousera donc ces trois mouvements, pour comprendre comment Ponge nous donne à voir la bougie, et à travers elle, le monde dans ce qu’il a de plus ordinaire, grâce à une poésie de l’objet. Pour préparer cette lecture reconstituée, voici quelques conseils. Relisez le texte que vous avez écrit dans votre carnet sur un objet. Très souvent, vous avez su vous approcher de la démarche de Ponge, que vous avez donc comprise de l’intérieur célébration d’un objet ordinaire, changement de regard pour le donner à voir autrement, retour à la simplicité de l’objet, rendu à son usage, sans emphase. Reprenez vos notes, bien entendu. Il vous faut, avec la synthèse proposée ci-dessus et ces dernières, reconstituer une interprétation globale du poème, pour que vous n’en perdiez pas le sens, au moment où vous préparerez une explication linéaire c’est-à-dire une relecture, expliquée dans le détail, qui suivra la progression du texte. Dans la mesure du possible, on proposera sur Pearltrees les notes d’un ou plusieurs élèves. Aidez-vous du guide de relecture ci-dessous. Aidez-vous des conseils, après le guide de relecture, pour composer une introduction et une conclusion efficaces. Lisez mes conseils pour la question de grammaire Pearltrees, Lettrines. Guide de relecture et de préparation à l’explication Le premier paragraphe donne à voir la bougie sous une forme nouvelle, celle d’un végétal. Vous montrerez notamment comment se déploie la métaphore filée de la plante, dans un réseau lexical qui fait surgir la nature dans un intérieur. C’est la nuit qui redonne vie à la bougie commentez le choix du verbe “raviver”. Le poète joue sur une inversion, puisque c’est ordinairement la lumière qui permet de voir dans la nuit, donc de raviver » la nuit. Cette ouverture paradoxale, avec une quasi personnification de la nuit, suggère le caractère indissociable de la lumière de la bougie et de la nuit. C’est la nuit qui confère à la bougie sa lumière singulière ». La bougie à son tour recrée le monde. Étudiez la comparaison, le choix du verbe décomposer pourquoi ce verbe ? quel jeu Ponge fait-il avec ce mot ? ne serait-ce pas pour Ponge une façon de dire que le monde que nous voyons sans le regarder est une composition à défaire et à retravailler ?. Analysez le lexique de la nature, à laquelle la chambre est comme rendue. Après avoir présenté le pouvoir de reconfiguration du monde que recèle la bougie, le poète, dans le second paragraphe, décrit de nouveau l’objet, sa force et sa fragilité. Observez la série d’oppositions de termes associés par la syntaxe, autour du contraste entre lumière et nuit, blanc et noir voir l’adverbe “très”, qui renforce “noir”, lequel s’oppose à “l’albâtre”, pierre si blanche qu’elle en est presque translucide, donc pierre très blanche. Ponge crée entre l’ombre et la lumière un rapport nouveau, enchanteur pour l’œil. Montrez comment s’élabore l’image d’un objet paradoxalement simple, précieux, fragile et solide à la fois mention du métal le plus précieux associé à la feuille au singulier, n’est-elle pas synonyme de fragilité ?. Réfléchissez de nouveau à l’emploi du terme “colonnette” comment dit-il à la fois le sacré, la simplicité, et la fragilité ? Rappelons une fois encore ce qu’est l’albâtre une pierre blanche presque translucide dont on fait des statuettes ou des vases à parfum. Prenez le temps de livrer une interprétation étayée par l’analyse de l’adjectif “impassible”, en revenant à son étymologie qui n’éprouve aucune souffrance et à son sens actuel revoyez le dictionnaire si nécessaire pour comprendre comment Ponge suggère la force et évacue toute émotion, en apparence du moins. Le troisième paragraphe voit l’entrée en scène de “papillons miteux”, insectes moqués par Ponge, possible allégorie des poètes au travail. Ayez l’intelligence d’inscrire l’évocation de ces papillons miteux dans le sillage de leurs prédécesseurs chez Baudelaire notamment pensez aux volatiles chers au poète. Comment et pourquoi Ponge joue-t-il sur l’adjectif miteux ? Revoyez vos notes sur le double sens du terme, et si nécessaire, revoyez le terme et sa famille dans le dictionnaire. Pourquoi opposer la lune et la bougie ? Comment s’opposent-elles ? Comment, enfin, interpréter ces allégories et leur opposition ? Je vous invite à être sensibles de nouveau aux marques d’ironie de la part du poète, qui emploie un niveau de langue familier contrastant avec celui utilisé jusqu’ici. La paronomase frémissent / frénésie souligne ce trait d’ironie Ponge sans doute moque l’attitude des poètes au travail. La présence d’un terme familier, “bagarre”, attire l’œil, et rappelle que la poésie de Ponge n’est pas une poésie de l’idéal - il s’agit de saisir la merveille dans l’ordinaire. La création poétique parfaite est inaccessible, telle la lune trop haute ». Elle aboutit non à la réussite mais à deux états extrêmes la frénésie ardeur enthousiaste, violence, état de forte agitation, fièvre et la stupeur état d’inertie et d’insensibilité profonde dû à un engourdissement général, paradoxalement voisines ». La phrase peut se lire de deux façons différentes en effet, le français choisit traditionnellement le singulier ici. Il faut donc expliquer le pluriel de “bords”. Soit on l’enlève les papillons frémissent au bord de la frénésie, ce qui signifierait à la limite de la frénésie ; soit on considère que les papillons sont parvenus aux bords d’un territoire particulier, qui serait celui de la réussite poétique, manière de dire qu’ils n’ont pas atteint la perfection poétique mais qu’ils en ont un aperçu. Cette analyse serait corroborée par l’emploi de vanner familier, le verbe signifie épuiser être vanné ; dans son sens premier, il désigne le procédé agricole qui consiste à secouer des grains dans un van panier en osier pour les séparer de la paille et de la poussière, à faire un tri… entre les bons et les mauvais poètes. Enfin, le dernier paragraphe clôt le poème et simultanément évoque la fin de la bougie, qui fond dans sa propre cire, consumée et consommée dans sa propre matière. Un sens nouveau peut apparaître, qu’on n’avait peut-être fait qu’entrapercevoir. Comment interpréter la présence de l’adversatif “cependant” en début de paragraphe ? Qu’annonce-t-il ? Dans le moment où fond la bougie, quel son entend-on en particulier, grâce à l’harmonie imitative orchestrée par Ponge, comme pour faire entendre ce qui ordinairement se voit ? Prenez le temps de réfléchir à l’effet produit par l’emploi du verbe s’incliner », à entendre sans doute au sens littéral et au sens, très souvent usité, qu’est le sens figuré d’autant que la bougie a été personnifiée. Que signifie ce verbe, si l’on y lit une syllepse de sens c’est-à-dire une figure de style consistant à employer en même temps le sens propre et le sens figuré d’un mot ? Quelle image de la bougie cela nous laisse-t-il ? Pourquoi peut-on tout de même déceler de l’émotion ici devant la fonte de l’objet ? Et quelle émotion ? La bougie meurt, mais le lecteur fait son apparition dans cet ultime paragraphe. Clé de lecture nouvelle pour réinterpréter le poème comme une métaphore de la création poétique. La bougie métaphorise le poème. En fait, on peut sans doute supposer la présence du lecteur – nous – depuis le début du texte. Nous sommes, par l’acte de lecture, transportés en effet dans une chambre meublée », et tout se passe comme si nous étions ceux qui lisent à la lueur d’une bougie… un poème sur la bougie attention, il ne faut pas réduire les poèmes de Ponge à cette dimension autotélique - un texte autotélique est un texte qui parle de lui-même, de la condition de sa propre production - mais on ne peut négliger cet aspect du texte. Cela vaut pour la plupart des poèmes de Ponge, et pour tous ceux du Parti pris des choses. Cette interprétation - la bougie comme métaphore du poème - renforce l’hypothèse que nous aurons pu faire sur ce que représentent ironiquement les papillons miteux. Le rôle de la bougie par rapport au lecteur reste à déchiffrer. Il repose sur une étrange expression, parce qu’incomplète. Vous noterez en effet l’absence de complément second après encourager construction normale encourager qqn à faire quelque chose. On pourrait considérer que Ponge fait simplement l’économie du verbe lire. Mais on peut aussi “tenir compte des mots” et donc lire le verbe encourager grâce à son étymologie il signifie donner du cœur. La bougie, devenue vivante, tremblante à peine, mais éclairant d’une lumière chaleureuse et mobile, redonne du cœur au lecteur les deux mots courage et cœur sont synonymes au Moyen Âge ; on en a gardé la trace dans une expression telle que mettre du cœur à l’ouvrage ». Il y aurait un écho intéressant entre le premier verbe du poème et celui-ci… Vous aurez noté par ailleurs une construction syntaxique étrange. La phrase peut être comprise comme la description de la fin de la bougie, en trois étapes du vacillement … au brusque dégagement ». Ou bien il faut l’interpréter comme si le vacillement des clartés était la conséquence du dégagement des fumées par le vacillement … qui se produit au dégagement ….» L’essentiel est peut-être de comprendre que la clarté vacille à la fin de la bougie, donc à la fin du poème c’est-à-dire que le sens vacille lorsqu’apparaît le mot lecteur », et qu’on est invité à relire le poème pour le saisir dans sa dimension autotélique, c’est-à-dire comme une allégorie du poème et de la création poétique. Pourquoi l’adjectif “originales” après fumées ? Je propose quatre interprétations possibles et non exclusives les unes des autres le brusque dégagement » des fumées inviterait le lecteur à retourner au début du poème, à son origine, pour le lire désormais plus clairement ; mais “originales” pourrait aussi être entendu au sens de singulières comme la bougie végétalisée ; enfin, si elles sont originales, ces fumées, c’est peut-être parce qu’une fois encore Ponge aspire à dé-symboliser » l’objet bougie il ne s’agit plus ici des fumées de l’encens des églises, qui manifestent la présence de l’Esprit Saint, mais des fumées premières, propres à la bougie. Ponge écrit dans Proêmes C’est à un homme simple que nous tendrons. … / À sortir des brumes et des fumées religieuses et métaphysiques – des désespoirs… » Le jeu d’échos finaux entre ces trois noms incite à les rapprocher, à les extraire de la phrase ils dessinent alors une progression qui est celle de l’interprétation du lecteur. Le sens vacille, puis se dégage et enfin fournit un aliment, une nourriture nouvelle au lecteur. Nous consommons le poème. Et si on allait plus loin ? La bougie serait une métaphore du poème ; le poème serait un objet équivalent à la bougie. Tout le texte peut être relu à l’aune de cette métaphore proche de l’allégorie. Les massifs d’ombre » pourraient être les paragraphes ; c’est la nuit », autrement dit l’encre noire, qui raviverait le texte, qui le ferait exister sur la page. La page elle-même serait colonnette d’albâtre », au creux de laquelle se trouve le texte, pédoncule très noir ». Frémissement, frénésie » et stupeur » évoquent les mots, immobiles, impassibles » sur la page, mais mis en mouvement par le vacillement des clartés », par l’œil du lecteur et par le travail de l’interprétation, qui déploie les significations de chacun et de l’ensemble qu’ils forment. L’assiette blanche et l’aliment blanc, puisque c’est la cire rappellent encore que le poème s’écrit et s’achève sur une page blanche, et qu’il est, pour son créateur comme pour son lecteur, toujours à recommencer. Pour une introduction intéressante quelques rappels et compléments Francis Ponge 1899-1988, Résistant à partir de 1940, publie Le parti pris des choses en 1942, Proêmes en 1948, La Rage de l’expression en 1952. Deux ambitions poétiques essentielles et liées Le parti pris des choses » ; être une sorte de nouveau Lucrèce en composant, à la manière du poète latin, une cosmogonie une explication et un récit de création du monde. Lucrèce, poète latin du 1er siècle av. écrivain matérialiste, disciple d’Épicure, a écrit De natura rerum De la nature des choses / De la nature de la réalité, grand poème didactique en six chants, véritable encyclopédie sur le monde tel que les matérialistes le percevaient. Ponge écrit dans son Introduction au galet Proêmes si ridiculement prétentieux qu’il puisse paraître, voilà quel est à peu près mon dessein ce ne sont pas des poèmes que je veux composer, mais une seule cosmogonie ». Il entend arracher la poésie à l’introspection et au lyrisme, ou plutôt œuvrer à un lyrisme nouveau, qui procède de l’étonnement devant les choses. Seconde ambition Le parti pris des mots » ; une telle encyclopédie est impossible à réaliser, Ponge le sait. Il entend en réalité opposer la contemplation à l’évasion, rendre justice aux choses, usées par le regard des hommes, et pour cela rendre hommage aux mots, qui sont finalement des choses comme les autres, à ceci près que leur matière est la langue. Il s’agit de partir d’une émotion, pour voir les choses et les mots d’un œil neuf, et donner à lire les mots dans leur matérialité graphique et phonique, en rompant avec leur emploi utilitaire et définitionnel. Réanimer les mots, et grâce à eux, les choses, doit permettre aussi de remettre l’homme en mouvement cf. La promenade dans nos serres ». Telle est la vocation de sa poésie. La forme du poème ne se calque pas sur l’objet, comme le font les calligrammes d’Apollinaire, mais en est un équivalent verbal. Ces deux ambitions, Ponge les lie dans l’équation suivante Parti pris des choses égale compte tenu des mots. » Méthodes, “My creative method”, 1947. Le parti pris des choses comprend des poèmes aussi variés que L’huître », Le pain », ou encore La bougie » mélange d’objets naturels » et culturels ». La bougie », septième poème du recueil, est située entre Le cageot » et La cigarette » deux autres objets‑combustibles. Présentation succincte du poème dans ce poème en prose, Ponge invite à voir d’un œil neuf la bougie, objet à la fois banal et symbolique la flamme peut représenter l’esprit ou l’espoir ou la présence du divin, mais Ponge refuse précisément que les objets représentent autre chose qu’eux-mêmes. Il la compare à une plante, et ce faisant lui donne vie et mort à l’issue d’un combat qui la voit triompher d’étranges papillons miteux ». Fichepédagogique. Le parti pris des choses. de Francis Ponge. S O M M A I R E. Introduction p. 1. Fiche 1 › Le parti pris des choses: un objet. poétique d’un genre nouveau. p. 2. Fiche 2 › Les choses et les mots p. 7. Fiche 3 › La fin du lyrisme ? p. 10. Fiche pédagogique conçue et réalisée par Hélène Bernard, certifiée de lettres. modernes, professeur de français "Tout l’automne à la fin n’est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d’alcool il faut attendre jusqu’au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois. Le dépouillement se fait en désordre. Toutes les portes de la salle de scrutin s’ouvrent et se ferment, claquant violemment. Au panier, au panier ! La nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageusement ses derniers fruits. Puis elle se lève brusquement de sa table de travail. Sa stature aussitôt paraît immense. Décoiffée, elle a la tête dans la brume. Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées. Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits. La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d'ombre. Ses chaussures, comme celles d'un vagabond, s'imprègnent d'eau et font de la musique. Dans cette grenouillerie, cette amphibiguïté salubre, tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré. Les ruisseaux se multiplient. Voilà ce qui s’appelle un beau nettoyage et qui ne respecte pas les conventions ! Habillé comme nu, trempé jusqu’aux os. Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite. Trois mois de réflexion salutaire dans cet état ; sans réaction vasculaire sans peignoir ni gant de crin. Mais sa forte constitution y résiste. Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à pointer, savent-ils ce qu’ils font et de quoi il retourne — et s’ils se montrent avec précaution, gourds et rougeauds, c’est en connaissance de cause. Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n’a pas l’odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci." Francis PONGE, Le parti pris des choses
FrancisPonge est un poète du XXè siècle proche du surréalisme. Je vais aujourd’hui vous présenter son recueil Le Parti pris des choses, publié en 1942. Ce recueil se présente sous la forme d’un dictionnaire, chaque poème constitue la définition d’un mot. Les 32 poèmes qui le composent ont été rédigés pendant l’entre-deux
Sep 5 2015 Citation amour Comme de toute chose, il y a un secret du vin ; mais c’est un secret qu’il ne garde... Comme de toute chose, il y a un secret du vin ; mais c’est un secret qu’il ne garde pas. On peut le lui faire dire il suffit de l’aimer, de le boire, de le placer à l’intérieur de soi-même. Alors il parle. En toute confiance, il parle. » – francis ponge citation amour confiance, citation amour swag, citation confiance, citation d'amour facebook, citation francis ponge, citation secret, citation soi-même • 0 • Tags amour confiance, amour swag, confiance, d'amour facebook, Francis Ponge, secret, Soi-même Sep 4 2015 Citation sur la vie Dire que le Monde est absurde revient à dire qu’il est inconciliable à la rais... Dire que le Monde est absurde revient à dire qu’il est inconciliable à la raison humaine. » – francis ponge By Angel • citation francis ponge, citation gens, citation humaine, citation monde, citation raison, citation vie • 0 • Tags Francis Ponge, gens, humaine, monde, raison, vie Août 23 2015 Citation amour L’amour des mots est en quelque façon nécessaire à la jouissance des choses. – fran... L’amour des mots est en quelque façon nécessaire à la jouissance des choses. » – francis ponge By Angel • citation amour, citation amour swag, citation courte, citation d'amour courte, citation d'amour facebook, citation francis ponge • 0 • Tags amour, amour swag, courte, d'amour courte, d'amour facebook, Francis Ponge Août 23 2015 Citation sur la vie La fonction de l’artiste est fort claire il doit ouvrir un atelier, et y pre... La fonction de l’artiste est fort claire il doit ouvrir un atelier, et y prendre en réparation le monde, par fragments, comme il lui vient. » – francis ponge By Angel • citation fort, citation francis ponge, citation monde, citation vie • 0 • Tags fort, Francis Ponge, monde, vie tRTX8Qd. 242 190 194 278 238 346 199 186 29

la fin de l automne francis ponge