Sil’État se retirait du marché en libéralisant la distribution, les pertes fiscales seraient encore plus importantes, poursuit-il. Selon lui, les multinationales seraient encouragées à pratiquer de l’optimisation fiscale : elles auraient intérêt à sous-facturer les commandes auprès de leur maison mère pour payer moins de taxes à l’entrée et de
ILa société avant la création de l'État ALa société et son existence à l'état de nature En effet, selon Aristote, la famille est une "société naturelle" qui existe avant l'État. Plus précisément, la famille est la forme élémentaire de la société, formée de l'union d'un homme le chef de famille et d'une femme avec leurs enfants. Ainsi, la société serait naturelle, puisqu'elle correspond à l'union des sexes en vue de la reproduction de l'espèce. L'homme est naturellement un animal Politique, trad. Jules Tricot, Paris, éd. Vrin, coll. "Bibliothèque des Textes philosophiques" 1995Pour Aristote, il est dans la nature de l'homme de vivre au sein d'une société. D'ailleurs, selon lui, un homme qui ne vivrait pas en société ne serait pas pleinement un homme il serait soit un sous-homme, soit un surhomme, c'est-à-dire un dieu. La société est le résultat d'un processus naturel d'expansion de la famille. Il existe en effet plusieurs stades dans la socialisation Le premier stade est la famille, qui vise la procréation et la vie quotidienne. Le deuxième stade est le village une communauté formée de plusieurs familles qui est gouverné par un chef et qui procède d'une sorte d'extension du lien familial. Le troisième stade est la cité, ou polis, une communauté achevée formée de plusieurs villages, dont le bien visé n'est pas seulement de vivre, mais de bien vivre. L'homme s'insérerait donc naturellement dans ces différents niveaux de la vie en commun. Il faut toutefois distinguer les notions de communauté et de société La communauté correspond à une forme d'organisation plus traditionnelle, dans laquelle l'individu est encadré par la famille ou la corporation. Les membres d'une communauté partagent un mode de vie commun, une même vision du monde. La société rassemble des individus obéissant aux mêmes règles, sans pour autant partager un mode de vie ni des objectifs communs. Elle repose sur un pacte ou une convention volontairement formée par ses membres afin de poursuivre leurs objectifs individuels. Historiquement, le clan défini par les liens de parenté naturelle et par les règles de l'alliance a précédé la famille. Celle-ci est issue d'une division du peuple et associée à l'usage d'un nom particulier. Ce nom est commun à tous les membres de la famille. Il est défini par des règles de transmission précises pour chaque type de société ainsi que l'a montré Lévi-Strauss dans ses Structures élémentaires de la parenté. Les règles en usage dans le clan, en particulier le mode de transmission du nom transmission par le père ou par la mère, se maintiennent dans la famille. La seule "société naturelle", au sens où Aristote l'entend, serait la horde primitive dont parle Darwin, et où aucune règle n'existe en dehors des nécessités de la vie. Tout y est "nature", mais il n'y a pas encore de famille ni même de clan. BL'idée du contrat social La société est l'union de différentes familles en vue du bien commun. Le bien commun recouvre ce que l'Antiquité définit comme l'objet même de la vie en société. Selon Aristote, l'homme étant "l'animal politique", il ne peut que vouloir le bien qui est le même pour tous la justice. Le mot latin societas signifie "association". Ainsi se forme l'idée selon laquelle la société n'est pas "naturelle" mais résulte d'une convention passée entre des individus isolés. C'est Du contrat social de Rousseau, écrit en 1762, qui étend l'idée de contrat à la société entière. On sort de l'état de nature et on entre en société par le contrat social. Contractualisme Le contractualisme est un courant de philosophie politique selon lequel l'origine de la société est un contrat passé entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant la perpétuation du corps une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la contrat social, Paris, éd. GF Flammarion 2011Rousseau présente l'idée du contrat social comme une fiction quelque chose qui est nécessaire pour penser la société, mais qui n'a peut-être jamais existé dans les faits. La représentation du contrat social appartient en fait à une étape de l'histoire où le lien familial a déjà "éclaté" sous la pression du développement économique les individus vont vivre dans des lieux différents pour exercer leurs activités. John Locke généralise le contrat, fondement de la société, à la famille elle-même. Selon lui, les enfants qui reçoivent de leurs parents éducation et protection s'engagent en contrepartie, par un contrat tacite consenti sans le savoir, à les soutenir et les nourrir lorsque ceux-ci seront vieux. Pour les "classiques" des XVIIe et XVIIIe siècles, tout est contrat ou devrait l'être. Le contrat assure la même transparence dans la société que le commerce ou l'échange. Il n'y a pas besoin, sauf pour "gendarmer" la société, d'État pour la superviser ou la réguler. Le contrat suffit. CLa vie sociale, un paradoxe À la fin du XVIIIe siècle, Emmanuel Kant parle de l'insociable sociabilité de l'homme malgré leur individualisme "naturel", les hommes sont poussés à nouer des relations sociales grâce à leur esprit de concurrence. Ils ne peuvent pas s'empêcher, par amour-propre, d'entrer en compétition avec les autres, bien que leur désir premier soit d'ignorer les autres. Ils se sentent, comme l'a souligné Jean-Jacques Rousseau, dénaturés, c'est-à-dire loin de l'"état de nature" où ils vivaient seuls, tout en ayant besoin de la société pour se comparer aux autres. Le moyen dont la Nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions [des hommes] est leur antagonisme au sein de la Société. J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, trad. Luc Ferry, Paris, éd. Folio 2009Dans la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre, trois personnages que leurs fautes ont conduits en enfer tentent d'y trouver au moins la solitude. Mais le désir de parler d'eux et l'ennui les poussent à se rapprocher des autres, quitte à souffrir toujours davantage de leur confrontation, et ceci éternellement. À la fin, l'un d'eux déclare "L'enfer, c'est les autres". Ainsi, il est à la fois insupportable de vivre avec les autres et impossible de vivre sans eux. Le "contrat social" peut ainsi être vu comme la contrainte paradoxale qui pousse les hommes à vivre en société contrairement à leur désir. S'il est considéré par Jean-Jacques Rousseau lui-même comme une fiction, c'est qu'il demande à être interprété. L'homme abandonne, par le contrat, tous ses droits naturels en échange des "droits civils", mais rien ne dit qu'il en soit satisfait, notamment s'il agit en raison de la peur. Néanmoins, ce dernier sentiment est moins déterminant, chez Rousseau, que celui de la sécurité, en raison des dangers qui ont suivi l'abandon de l'état de nature par l'homme La société est inévitable, même si l'homme ne s'y sent pas toujours bien. À l'état de nature, l'homme est en famille, mais même s'il a du mal à vivre avec les autres, il entre dans la société car il a besoin de se comparer à eux. L'État va s'imposer pour tenter d'atténuer ce paradoxe et rendre à l'Homme ce qu'il a perdu en vivant en société. IIL'État garant de la société État On appelle État le cadre juridique de la société, défini par le droit public, la Constitution. Cette dernière est la source, par le biais des institutions qui la mettent en œuvre gouvernement, Parlement, des lois et règles de la vie sociale. ALa création de l'État pour protéger la société Si pour certains philosophes comme Rousseau, "l'état de nature" est un état de paix et de solitude, il est plus souvent perçu comme une situation de guerre perpétuelle. Pour Thomas Hobbes par exemple, l'état naturel de l'homme est l'état de la guerre de tous contre tous où la loi du plus fort règne. Il écrit d'ailleurs que "l'homme est un loup pour l'homme". Ainsi, l'état naturel est un état de peur pour l'homme qui craint pour sa vie et celle de sa famille. Il n'est pas en sécurité. Il n'y a qu'une manière de sortir de cet affrontement général la création de l'État. Les hommes passent ensemble une convention ou un pacte par lequel ils délèguent tous ensemble leur force naturelle à l'État. Ils renoncent à leur force et acceptent de laisser l'État se charger de leur protection. Selon Hobbes, la société a donc été instituée afin de préserver la survie des hommes. Cette vision est aussi celle de Machiavel pour qui le "Prince", le Souverain, gouverne par la peur qu'il inspire, mais aussi par la ruse. En vertu du pouvoir conféré par chaque individu dans l'État, il dispose de tant de puissance et de force assemblées en lui que, par la terreur qu'elles inspirent, il peut conformer la volonté de tous en vue de la paix à l'intérieur et de l'entraide face aux ennemis de l' Paris, éd. Gallimard, Gérard Mairet 2000En considérant tous les hommes comme des loups, Thomas Hobbes nie l'innocence des agneaux. Il ne croit pas à la pureté naturelle ni au "bon sauvage" de Jean-Jacques Rousseau. Dans le Léviathan, Thomas Hobbes voit dans la création de l'État la moins mauvaise des solutions la transformation du loup en chien soumis qui, reconnaissant le pouvoir absolu de son maître, renonce à la violence de l'état de nature et s'en protège. L'État permet alors de protéger la société. BL'État pour apporter la liberté et la justice à la société L'État est la structure qui permet d'apporter la liberté et la justice à la société. En 1821, dans ses Principes de la Philosophie du droit, Hegel présente l'État comme la plus haute des institutions. Selon lui, il permet de réaliser le plus haut degré de la liberté, il est "Dieu sur terre". Hegel le présente comme l'arbitre des rivalités entre familles ou des luttes entre classes sociales. Il parle de la "classe universelle", les fonctionnaires, qui poursuivent une entreprise universelle la justice, qui coïncide avec la liberté. L'État est même "au-dessus" de la famille et de la société civile parce que son droit le droit public ou constitutionnel est le plus élevé c'est le droit qui permet aux individus d'acquérir la liberté et la justice. L'État est la réalité effective de la liberté Wilhelm Friedrich HegelPrincipes de la philosophie du droit, Grundlinien der Philosophie des Rechts, trad. Jean-Louis Vieillard-Baron, Paris, éd. GF-Flammarion n° 664 1999Les mots "effective" et "concrète" soulignent, chez Hegel, que l'État est bien plus qu'un concept. Étant défini par le droit la Constitution, l'État est, comme toute réalité juridique, "liberté réalisée". Le droit privé, le droit des personnes, réalise aussi la liberté c'est le cas dans la propriété qui réalise la liberté individuelle, ou encore celle du commerce et de l'échange dans la société civile. Il y a également un droit familial. Toutefois le droit de l'État est au-dessus de tous les autres, parce qu'il garantit ce que nous appelons les libertés publiques, communes à tous les citoyens aller et venir, penser et s'exprimer librement, pratiquer une religion.L'État tend à protéger la société et à lui apporter la liberté, il est nécessaire pour dépasser la violence. Toutefois, il peut également être facteur d'injustice, suscitant des révoltes individuelles ou sociales légitimes. Si l'État s'impose à la société, celle-ci peut aussi s'opposer à l'État et entretient avec lui des rapports complexes. IIILes rapports complexes entre société et État AL'État, une forme d'oppression sur la société Alors qu'il peut apporter protection et liberté, l'État a souvent été considéré comme une source d'oppression. Au fur et à mesure que les États se sont agrandis - passant de la cité grecque, par exemple, à l'Empire d'Alexandre le Grand, ensuite de César ou de Napoléon - ils sont devenus plus autoritaires, écrasants par rapport aux populations. Là où l'État n'est pas un empire, il cherche à le devenir comme en Allemagne nazie ou en Russie soviétique et ses chefs deviennent des dictateurs. George Orwell, dans son roman 1984, a même imaginé un système dont on ne connaît pas le chef, "Big Brother", mais auquel tous les individus sont soumis par la est le plus froid des monstres parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne, Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen, trad. Georges-Arthur Goldschmidt, Paris, éd. Le Livre de Poche, coll. "Classiques" 1972Pour lutter contre un État oppressif, l'homme peut toutefois se rebeller. Antigone Dans la tragédie antique Antigone de Sophocle, Antigone est une jeune fille révoltée contre la loi de la cité c'est-à-dire l'État représentée par son oncle Créon ses deux frères s'étant entretués au cours d'une bataille pour le pouvoir, l'un d'eux a été privé de sépulture par Créon. Antigone veut l'enterrer religieusement. Dans cet exemple, Hegel voit le conflit du droit familial, représenté par Antigone, et du droit de l'État, représenté par Créon. Non seulement la jeune fille ne reconnaît pas le droit de l'État, mais elle invoque également des valeurs sacrées, légitimes pour Hegel parce qu'elles sont au-dessus de l'État séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, vise à atténuer l'absolutisme de l'État et donc à atténuer les possibilités d'oppression. Selon Montesquieu, qui l'écrit dans De l'esprit des lois 1748, "le pouvoir arrête le pouvoir" cela sous-entend que le pouvoir doit être divisé car ainsi plusieurs pouvoirs s'affrontent et une balance peut être trouvée. L'indépendance de la justice est particulièrement importante afin que l'État reste un "État de droit" où un chef ne puisse plus dire, à l'instar de Louis XIV "L'État, c'est moi" en monopolisant et en concentrant les pouvoirs sur sa démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Le pouvoir législatif ne peut être exercé par le gouvernement lui-même. Il suppose la représentation par un Parlement issu d'élections libres. Ce système de séparation des pouvoirs définit la démocratie par opposition à la dictature. La souveraineté populaire s'oppose ainsi à la souveraineté nationale, qui peut être représentée par un seul. La souveraineté le principe du pouvoir n'est pas le gouvernement. BL'État contre la société le totalitarisme L'oppression de l'État sur la société peut se transformer en véritable totalitarisme. Le pouvoir est alors dans les mains d'un seul dictateur. Tous les exemples d'États totalitaires dans l'histoire supposent l'acceptation d'une partie de la société. Cela s'explique car la tentation est grande pour les hommes de s'en remettre à la seule autorité de l'État, dont on a vu qu'elle les protège d'eux-mêmes en tant qu'êtres potentiellement violents. Les historiens soulignent que si Hitler a légalement accédé au pouvoir dans l'Allemagne de 1933, c'est qu'il satisfaisait les désirs de revanche d'une "petite-bourgeoisie" ruinée par la "grande crise" de 1929 et aussi ceux d'un peuple "humilié" par la défaite de la Première Guerre "totalitaire" est un État maximal qui concentre toute l'autorité au point de règlementer lui-même la société, l'économie et les libertés publiques. Ces dernières tendent à disparaître du fait du poids de la censure et de la police. Les juges eux-mêmes ne sont pas indépendants. Le totalitarisme rejette toute forme de contrat social et de contrôle du gouvernement par le peuple ou ses représentants. CLa "société ouverte" pour lutter contre le pouvoir de l'État le libéralisme Le philosophe Karl Popper oppose au totalitarisme le concept de société ouverte. La société ouverte est la société "libérale" dans laquelle l'État ne joue qu'un rôle minimal, le rôle sécuritaire. Le libéralisme "anglo-saxon" dont parle John Locke valorise le commerce et le droit privé. Les individus, sujets de droit à part entière, ne peuvent que s'épanouir dans le "libre-échange" que populariseront par la suite Jeremy Bentham et Stuart Mill. Les nations s'épanouissent par le commerce, qui ne doit connaître aucune entrave. La société comme l'échange reposant sur un contrat, le droit privé suffit, l'État est à peine nécessaire, sauf sur le plan pénal, afin que les contrats et la sûreté individuelle soient respectés. Pour les penseurs libéraux, le "contrat social" est la société elle-même. L'État n'est que le produit d'un contrat parmi d'autres un "contrat de gouvernement" et les gouvernants peuvent être révoqués par le peuple s'ils ne donnent pas satisfaction. L'État "libéral" est un État minimal qui assure la sécurité sans gêner le libre-échange qu'il favorise le plus possible. La justice est supposée en résulter "automatiquement" en vertu du principe de la "main invisible" de Smith. L'État, selon mes idées, est une société d'hommes instituée dans la seule vue de l'établissement, de la conservation et de l'avancement de leurs intérêts sur la tolérance, trad. John Locke, Paris, éd. PUF, coll. "Quadrige" 2006Comme son nom l'indique, le libéralisme préfère la liberté à la justice, ou plutôt il pense qu'elles peuvent coïncider, à condition que l'État remplisse exactement son rôle. La société ouverte et l'État peuvent, selon John Rawls dans sa Théorie de la justice, s'accommoder de certaines injustices et inégalités. Ainsi, une répartition inégalitaire des biens entre les individus est acceptable si les individus qui bénéficient du moins de biens dans ce modèle de société disposent tout de même de plus de biens que s'ils se trouvaient dans un peut intervenir dans le domaine de la propriété individuelle expropriation mais seulement si c'est en faveur des individus défavorisés intérêt général et sans léser les libéralisme est très critiqué et remis en question aujourd'hui, avec la crise. On lui reproche notamment de donner tous les pouvoirs au monde de la finance, devant laquelle même les États semblent impuissants, la gouvernance semblant s'être déplacée du politique au financier, et de l'État à l'international. La question de la monnaie, en particulier, gouverne les échanges entre les États eux-mêmes mais est gérée au niveau Banque centrale européenne BCE est indépendante des États européens. Elle fixe librement la création de la monnaie ainsi que les taux d'intérêt, avantageant ou désavantageant indirectement tel ou tel État inflation ce qui peut fragiliser la cohésion européenne comme on l'a vu au moment de la crise grecque "Grexit". DDes sociétés rejetant l'État Dans son livre La Société contre l'État, l'ethnologue Pierre Clastres, ayant observé différentes "sociétés premières" d'Amazonie, affirme que ces sociétés n'ignorent pas l'État comme on l'a toujours pensé, mais le rejettent. Ce sont des sociétés qui font le choix de se passer d'État. L'histoire des peuples sans histoire [c'est-à-dire géographiquement indépendantes et sans interaction] c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l' Société contre l'État, Paris, Éditions de Minuit, Collection "Critique"Les "peuples sans histoire" correspondent à ce que Claude Lévi-Strauss appelle les "sociétés froides", qui se préservent de l'interaction avec d'autres, et par conséquent des conflits historiques. Il semblerait alors que les sociétés continuant d'évoluer sans avoir d'État ne connaissent pas les mêmes troubles que les autres et sont plus heureuses c'est l'un des sens que l'on peut donner à "sans histoire". Selon Pierre Clastres, les "sociétés premières" n'ont pas besoin de l'État comme juge ou arbitre de leurs conflits. Elles ont des chefs, mais elles les "contrôlent" afin qu'ils ne deviennent pas trop puissants et ne fondent des États. Les guerres elles-mêmes, internes ou extérieures, ont pour fonction d'éloigner le "spectre" de l'État. En effet, en temps de paix, ces sociétés sont une sorte de "démocratie directe" où société et État se confondent elles réalisent le rêve de Rousseau. Elles ne sont pas, précise Clastres, "sans État" ou anarchiques sans ordre, car elles sont suffisamment organisées. Elles représentent ce que Marcel Mauss appelle le "fait social global", sans différenciation de classes ou de métiers, ou encore par la propriété. Ces sociétés sont pacifiques tant que la forme de l'État ne s'impose pas comme une contrainte par rapport à la vie sociale elle-même. Elles entrent en guerre les unes contre les autres dans la mesure où elles craignent que l'une d'entre elles leur impose le cadre de l'État et donc les opprime et les domine, en détruisant leur équilibre interne. Les sociétés luttent contre l'État comme contre une menace, à la manière de quelqu'un qui se débat, se défend contre l'angoisse ou contre une maladie dont il pense qu'elle lui sera fatale. Les "sociétés sans État" sont aujourd'hui extrêmement minoritaires et ne concernent guère que quelques groupes de "chasseurs-cueilleurs" d'Amazonie ou de Nouvelle-Guinée, ou encore le peuple Ayoreo du Paraguay, État où Pierre Clastres avait observé, vers 1970, les Indiens Guayaki, exemple de ce qu'il appelle une "société contre l'État".
Cest une remarque remplie majoritairement de moraline et d'un peu d'anachronisme. Elle est donc juste propre à agiter les SJW. Rien à voir avec l'Histoire. Philippe Becard. L'auteur a 158 réponses et 35,6 k vues de réponse 8 mo. Réponse originale : >.
! catalogue d'arguments La violence existe sous différente formes. Elle peut être individuelle ou étatique, physique, mentale ou spirituelle… La violence se définit par l’utilisation de force, de pouvoir physique ou psychique afin de contraindre, dominer, protéger, tuer, détruire ou endommager. La nécessité quand à elle est ce qui ne peut pas ne pas être ou ce qui ne peut pas être autrement. L’expression “un mal nécessaire” donne déjà une connotation négative à la violence et désigne un mauvais acte qui doit être fait afin d’atteindre un but considéré comme juste. Toutefois, la violence existant sous de nombreuses formes, les définitions que nous pouvons lui donner ne peuvent qu’être incomplètes et pour l’analyser nous ne devons retenir que certains aspects de la définition. Certains la rejettent au profit du pacifisme ou au nom du respect des individus, d’autres au contraires pense qu’elle est nécessaire pour le bien être de la société et des êtres humains en général. Pour l’avancée du monde, la violence peut être obligatoire. Nous pouvons donc nous demander L’utilisation de la violence est obligatoire ou si a contrario nous pourrions nous en passer ? Nous allons dans un premier temps nous montrerons que celle-ci est nécessaire à l’accomplissement de l’homme et de son environnement, et que nous ne pouvons pas faire autrement qu’avec la violence pour y arriver. Puis, nous expliquerons qu’elle est contingente et qu’il faut la rejeter au nom du respect ou du pacifisme. Pour commencer, nous allons montrer que la violence est nécessaire à l’accomplissement de l’homme et de son environnement. La violence chez l’homme peut être le fruit de la société. Tout d’abord, Hegel souligne le rôle constructif qu’a joué la violence dans l’histoire. La liberté par exemple s'est gagnée dans un combat entre celui dont la liberté est niée et celui qui la nuit. Autrement dit, la violence la violence devient ici une nécessité dans l’histoire universelle, c’est-à-dire l’histoire de chacun. Pour-lui, si l’humanité veut progresser, elle doit réaliser de grands bouleversements parce que c'est ainsi qu'elle peut facilement l'atteindre. L’auteur établit aussi une distinction entre le despotisme et la tyrannie. Les deux formes politique ont en commun qu'elles s'expriment par une violence exercée par un souverain sur son peuple. Mais dans le despotisme, la violence est injuste et superflue, alors que dans la tyrannie, la violence est nécessaire et justifiée ce pouvoir n'est pas le despotisme mais la tyrannie, pure domination épouvantable, mais elle est nécessaire et juste dans la mesure où elle constitue et conserve l'Etat en tant qu'il est cet individu effectif ». Hegel ne justifie pas donc toutes les formes de violences et ne cautionne l'utilisation de la violence par le tyran que lorsque celle-ci est nécessaire, c'est-à-dire lorsqu’elle conserve le mode de gouvernement et permet la défense de l’Etat. Ensuite, Marx quant-à-lui souligne son rôle moteur. C'est elle qui, selon-lui, fait avancer le monde et permet d’accoucher d’une société libre. Beaucoup critiqué pour ses propos parfois jugés extrémistes il écrivait “il n’y a qu’une seule façon d’abréger [...] les souffrances meurtrières de l’ancienne société et les douleurs sanglantes de la nouvelle, et c'est la terreur révolutionnaire”. Il cherchait à transformer radicalement la société en appelant à la violence afin de renverser les classes. Pour se faire il s’adressait essentiellement à la classe moyenne. Enfin, pour Machiavel cette cruauté doit être utilisée si son objectif est la paix. Il écrit un traité politique nommé Le Prince dans lequel il explique comment atteindre le pouvoir et s’y maintenir, mais aussi les rapports qu’il faut avoir avec la violence pour gouverner. Il explique ainsi qu’il faut se montrer cruel si la situation l’exige, argument que nous développerons plus tard. Pour lui, il existe deux manières de combattre avec les lois et avec la force. La première est propre aux hommes, l’autre est commune aux animaux. Lorsque les lois sont impuissantes, il faut recourir à la force. Machiavel explique ainsi les situations dans lesquelles il faut recourir à la force, il faut se défendre et pour se faire il faut attaquer avant d’être attaqué. La violence sert ainsi de défense et la guerre maintient la paix. Toutefois, il est important de noter qu’à aucun moment la guerre n’est valorisée en tant que telle. Ainsi, l’homme doit être partagé entre deux rôles le renard, rusé, qui combat avec la loi et le lion, brave, qui combat avec la force. Mais, elle peut aussi être innée, comme lorsqu’elle est le fruit de la société, elle est inévitable et nécessaire. Tout d’abord, “Homo homini lupus”, “l’homme est un loup pour l’homme” dit-Hobbes. Lorsque les hommes vivent en société ils s’affrontent afin de préserver leur propre nature. L’état de nature, de guerre et de violence condamnent l’homme à une existence quasi animale. Mais pour le philosophe il existe des moyens d’éviter ces violences la création d’un état. Car l’homme est l’ennemi de l’homme s’il n’est pas contrôlé, et les sanctions permettent ce contrôle. Pour lui, “L’Etat, cette création humaine, est destiné à mettre fin à la barbarie naturelle.”. Hobbes écrit dans Léviathan que les hommes à l’état de nature ne cherchent qu’à survivre et à défendre leurs intérêts. Une insistance supérieure doit alors pacifier la société, en utilisant si besoin la violence pour pacifier les plus récalcitrants. Cette insistance est souvent l’état c'est-à-dire, selon Weber, une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné. La violence est donc, selon cette définition, nécessaire à l’exercice de l’autorité de l’Etat Cette expression définit la caractéristique essentielle de l'État en tant que groupement politique comme le seul pouvant utiliser la violence physique sur son territoire. À l'occasion d'une conférence sur le métier et la vocation d'homme politique», Weber cherche à définir quel groupement politique qui lui semble le plus digne d'intérêt. Observant que l’État exerce des activités identiques à celle d'autres formes de communautés humaines, il affirme qu'il faut chercher sa spécificité ailleurs que dans ses activités. Du point de vue sociologique, le propre de l'État se trouve en réalité dans l'un des moyens qu'il emploie il est le seul groupement à bénéficier, sur son territoire, de la violence physique légitime. Cette violence est nécessaire à sa défense et à la protection de ses habitants car “malheureusement, il y a des moments où la violence est la seule façon dont on puisse assurer la justice sociale” selon Eliot. Certains ont alors tenté de comprendre pourquoi l’homme se comportait ainsi. C'est le cas de Freud qui a donné sa réponse au cour de deux topiques. Il a donné une première réponse en affirmant que la violence en l’homme qu’il doit impérativement faire sortir venait d’un refoulement. Un désir qui ne pouvait pas voir le jour pour diverses raisons et qui se transformait en frustration en faisant peu à peu augmenter la pression jusqu’à ce que celle-ci devienne trop haute. Cette pression donne, selon-lui, lieu à des agressions ou de la violence. Toutefois, cette cause n’était pas légitime pour lui, tout comme son explication lui paraissait erronée. Car, si il est vrai de dire que certaines personnes commettent des violences suite à des refoulements, il serait faux de dire que c'est le cas de chacun. Il a donc écrit une seconde topique complétant cette première. Freud écrit alors que deux pulsions s’affrontent en nous la pulsion de vie qui représente la recherche dû plaisir, la conservation de soi, la libido… et la pulsion de mort, qui cette fois n’est pas le produit d’un refoulement mais quelque chose que l’on a en nous. Elle nous donne envie de détruire ou de tuer, et nous voyant dans l’incapacité de l’éradiquer, nous nous devons de la maîtriser. Mais “le moi n’est pas maître dans sa propre maison” et cette pulsion finit toujours par reprendre le dessus. Le rôle de la civilisation est de l’éloigner au maximum, mais croire que la violence est entravée n’est qu’une illusion. Nietzsche à son tour a tenté de donner des éléments de réponse à la violence de l’homme. Pour lui, l’homme prend plaisir à infliger des souffrances, c’est donc contre-nature pour lui d’essayer de taire cette partie de nous-même. Toute tentative de rallier les hommes est forcément liée à une mise à l’écart d’un autre groupe comme par exemple la religion, qui réunit les croyants de cette religion, mais qui exclut les non croyants et les croyants d’autres religions, pouvant même créer des tensions et des guerres par la suite. La violence est ici inconsciente, et si l’homme veut quelque chose alors il ne se rendra même pas compte du mal qu’il fait suite à cette impulsion. De plus, On n'attaque pas seulement pour faire du mal à quelqu'un mais peut-être aussi pour le seul plaisir de prendre conscience de sa force.», l’homme est violent autant par plaisir que par nécessité. Si la plupart des penseurs ont souligné le rôle moteur de la violence dans l’avancée des sociétés ou des rapports humains, certains philosophes rejettent la violence au nom du respect des individus ou du pacifisme. Nous allons ainsi montrer que la violence est quelque chose de contingent. Pour commencer, Jankélévitch a donné une définition à la violence et dit d’elle “il ne serait pas exagéré de définir la violence comme une force faible”. C’est à dire une force dont l’homme abuse au détriment des plus faibles. Elle bafoue les droits de l’autre et se traduit par l’usage de la force brutale ou par l’intimidation. C'est la force et l’arme des faibles, un signe d’échec du dialogue, de la communication. Le philosophe pense aussi que la morale est plus importante que tout l’homme peut, grâce à la morale, être supérieur à ses pulsions primitives. La violence n’est donc pas un mal nécessaire mais ça demande du travail pour l’éradiquer. Ensuite, Sartre à son tour s’est opposé à la violence et a tenté de montrer que celle-ci n’était pas nécessaire. Pour lui, la violence est injuste et c'est un véritable échec. La violence entraîne la violence. Il dit à ce sujet que “la violence n’est pas un moyen parmis d’autres d’atteindre la fin, mais le choix délibéré d’atteindre la fin par n’importe quel moyen”. De plus, l’homme est libre, et si il est violent, c'est qu’il a choisi de l’être. Bien entendu, la conscience peut choisir en feignant de ne pas être libre, mais ce mensonge à soi même et sur soi même est de la mauvaise foi. Ainsi, il a pris pour cible la violence imposée de façon structurelle par des systèmes sociaux fondés sur l’inégalité, et pensait que l’existence même d’autrui est violence en ce qu’il porte un regard, une objectivité sur soi. Cette violence permet néanmoins d’entrer en communication avec autrui car c'est aussi ce qui nous rapproche. De plus, Rousseau pense qu’il est possible de vaincre le mal et donc la violence. Tout comme Hobbes il dit que l’Etat, la civilisation est le seul moyen d’y remédier, en créant une société dans laquelle l’homme puisse se reconnaître lui-même, obéir à la loi, et en même temps, être libre. Il développe l’idée de Hobbes selon laquelle il devrait y avoir un “souverain” et des “sujets”, peuples soumis aux lois de l’Etat. Toutefois, Rousseau contredira Hobbes lorsqu’il dit que l’état de nature condamne l’homme à une existence quasi animale en utilisant le mythe du bon sauvage. Un homme qui vit libre du péché originel, sans pudeur, sans gourmandise, sans luxure, sans propriété privé.. Et qui vit dans un paradis perdu qui pourvoit à tous ses besoins. Cet homme pur et innocent vécu la période la plus heureuse de l’humanité. De plus, pour Rousseau, l’homme peut évoluer en bien, mais aussi en mal puisque la créativité humaine se double de la formation du mal social. Selon lui la propriété représente le terme de l’état de nature. Et le premier qui dit “ceci est à moi” fut le vrai fondateur de la société civile. La société civile, régie par la violence, la force déchaînée, sans nul recours au droit, tend au despotisme, sa forme extrême, qui lui est quasi inhérent. Le despotisme est une autorité politique, ne se soumettant pas à loi, se mettant au dessus d’elle, et usurpant le pouvoir souverain. Enfin, Ganhi a été un des plus fervents opposant à la violence. Il dit ceci à son sujet “Je m’oppose à la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en résulte n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent”, il faut donc trouver un autre moyen, un moyen non-violent de régler les problèmes. Gandhi a milité pour l’indépendance de l’Inde de façon non-violente et a fait de nombreuses grèves de la faim lors de ses emprisonnements. Il préconise la désobéissance passive et collective pour lutter contre les discriminations. Ainsi que la non-participation c’est-à-dire le refus des décorations ou le boycottage des produits anglais, et prescrit même la grève des impôts dans le district du Gujarat. Il a aussi créé le concept de non-violence c'est à dire une opposition à la violence sans nuire ou causer de tort à autrui. Pour finir Andrzej Sapkowski, le célèbre auteur des livres du Sorceleur aussi connu sous le nom de The Witcher, adaptés en livre et en jeux vidéo, a dit ceci au sujet de la violence “le mal est le mal, qu’il soit moindre, suprême, moyen, ils se valent tous.”. Le mal, peut importe son impact, n’est pas nécessaire car le mal reste le mal, et même utilisé pour faire le bien, le mal n’en produira finalement pas. Il faut donc s’opposer à toute sorte de violence, même moindre, si l’on veut avoir quelque chose de bien. La violence est elle donc un mal nécessaire ? Nous avons pu comprendre tout au long du devoir la difficulté qu’il y existe à discerner les différents types de mals les uns des autres, et donc à définir si ceux ci sont nécessaires ou non. Notre travail a, en tout cas, cherché à démontrer que si la plupart des philosophes soulignent le rôle indispensable de la violence dans l’avancée des sociétés ainsi que la nature violente de l’homme, certains penseurs au contraire montrent sa contingence et prouvent qu’il est possible de faire autrement, avec des moyens non-violents. Nous pourrions toutefois nous demander e Est-ce-que nous pourrions vivre, ou survivre, dans un monde totalement dénué de violence ? N'oubliez pas de vous abonner au blog pour lire les prochains articles et partagez l'article si ils vous a aidé. 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Etc’est pourquoi nous croyons pouvoir déceler, sous l’équation métaphysique qui égale le Mal à l’Un, une autre équation plus secrète et d’ordre politique, qui dit que l’Un, c’est l’État. Le prophétisme tupi-guarani, c’est la tentative héroïque d’une société primitive pour abolir le malheur dans le refus radical de l’Un comme essence universelle de l’État.
Dissertation, Discuter, est-ce renoncer à la violence ? », sujet national, juin 2021
LÉtat est-il un mal nécessaire ? L’État a toujours joué un rôle crucial dans l’histoire de l’homme, souvent au cˆ ur des décisions, grâce à son rôle politique et social. L’État se définit par un ensemble d’administration, d’institutions qui régulent la vie en société par l’instauration de lois pour permettre une cohabitation des hommes dans une même Publié le 21 juil. 2022 à 1425Mis à jour le 8 août 2022 à 1551L’inflation est aujourd’hui est au cœur des grandes orientations économiques mondiales, elle préoccupe les gouvernements, les Etats, au point de mettre en danger les plus fragiles financièrement. Omniprésente dans les discussions politiques, l’inflation est aussi au centre de débats entre spécialistes, objet d’oppositions entre les "faucons", partisans de l’orthodoxie monétaire et les "colombes", qui plaident pour un plus grand soutien à l’économie, elle rythme et rythmera encore de longs mois notre quotidien. Jusqu’à la première moitié de l’année 2023 si l’on en croit les prédictions du Gouverneur de la Banque de France lors d’un entretien aux Echos ».L'inflation bouleverse également les équilibres sociaux, comme en Allemagne, où elle menace désormais la cohésion du pays. Dans ce dossier, Les Echos » vous proposent une sélection de textes de nos meilleurs contributeurs pour comprendre et analyser les enjeux économiques, politiques et sociaux d’une notion aux multiples facettes, désormais inhérente à notre vie quotidienne. LEtat est-il un mal nécessaire? L’Etat a été mis en place tout au long de l’Histoire selon les civilisations, il a suscité des interrogations sur sa mise en place, son rôle politique et social. Il se définit par un ensemble d'institutions organisées censées régler la vie en société par l'instauration de lois applicables à chacun, pour éviter que les hommes ne se nuisent SHERBROOKE, Qc – Le gouvernement Couillard traite l’État québécois comme s’il s’agissait d’un mal nécessaire», selon le chef péquiste Pierre Karl Péladeau. Ce gouvernement est obsédé par le démantèlement de l’État, comme en font foi les offres salariales à ses employés et les compressions dans les services publics, a estimé M. Péladeau, à l’ouverture du conseil national du Parti québécois, qui se tient tout le week-end à Sherbrooke. D’abord en point de presse, puis au cours d’une allocution de plus d’une demi-heure, se posant en grand défenseur de l’État, il a déploré la propension du gouvernement Couillard à dévaloriser le secteur public et à démolir le modèle québécois». Il s’en est pris particulièrement à celui qui mène les négociations pour le gouvernement, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui considère l’État comme un mal nécessaire». Pour appuyer son argumentaire, M. Péladeau, qui en est à son premier conseil national à titre de chef, citait en exemple le dernier sondage Léger-Le Devoir-Journal de Montréal, publié samedi, indiquant une hausse du taux d’insatisfaction des Québécois à l’égard du gouvernement. On apprend que 64 pour cent d’entre eux jugent que Québec gère mal les négociations actuelles avec les syndicats du secteur public. De plus, 51 pour cent appuient la position syndicale, contre 28 pour cent qui se rangent derrière le gouvernement. Cependant, ce rejet des positions gouvernementales ne se traduit pas par une hausse des intentions de vote pour le Parti québécois, qui stagne à 32 pour cent, contre 35 pour cent pour les libéraux de Philippe Couillard. A ce propos, M. Péladeau a dit qu’il souhaitait étendre le rayonnement du PQ et se rapprocher des non-francophones. Son équipe fera donc un effort accru dans les années à venir pour multiplier les rendez-vous» avec les anglophones, immigrants et citoyens des communautés culturelles, une partie de la population traditionnellement peu portée à joindre les rangs souverainistes. Cela m’apparaît essentiel pour faire en sorte de réaliser notre pays», a commenté M. Péladeau, à la recherche d’une majorité de Québécois favorables au Oui». Que ce soit la communauté anglophone, la communauté congolaise, la communauté haïtienne, toutes les communautés doivent entendre le message», a renchéri la députée d’Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, qui fait partie, avec ses collègues Maka Kotto et Pascal Bérubé, du comité chargé par le chef de bâtir des ponts avec les non-francophones. Contrairement à l’idée répandue, l’option souverainiste, ça pogne» auprès de différentes communautés, selon elle. On repart cette machine-là», a ajouté Mme Poirier, déterminée à vendre notre projet de pays». Quand un journaliste anglophone lui a demandé, en anglais, de décrire le mandat du comité, Mme Poirier a répondu, en français Je ne le fais pas en anglais», avant de tourner les talons. Le conseil national regroupe quelque 350 personnes dont l’exécutif, les députés, les présidents d’associations des 125 circonscriptions et présidents régionaux qui veulent définir de meilleurs outils de promotion de la souveraineté au cours du week-end et préparer le terrain du prochain congrès des membres, qui devrait avoir lieu l’an prochain et aborder plus directement la délicate question du processus d’accession du Québec à la souveraineté.
LÉtat est une collectivité dont la structure est juridique, qui est délimitée par des frontières territoriales et constituée d'institutions lui assurant un pouvoir suprême (la souveraineté). D'après Max Weber dans Le Savant et le politique, « l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans
Consommation9 février 2013Le gouvernement s'interroge sur une éventuelle entrée de l'Etat chez de sauvetageLe contexte pourrait être propice au soutien de PSA, qui s'efforce de développer la technologie hybride malgré ses difficultés financières. Mais une politique globale s'impose, s'adressant tant aux grandes entreprises qu'à leurs sous-traitants et visant la de l'Etat au capital de PSA, un mal nécessaire ?avec Jacques SapirLe gouvernement "réfléchit" quant à une entrée dans le capital de PSA a-t-on appris vendredi matin. Les raisons en sont évidentes. La crise de l’automobile a particulièrement fragilisé le groupe, qui a enregistré des pertes sévères. Depuis la fin de 2011, les pertes opérationnelles sont de l’ordre de 200 millions d’Euro par mois. Les résultats consolidés indiquent quant à eux des pertes sur l’année 2012 qui sont estimées à plus de 5 la stabilité financière du groupe n’est pas encore directement mise en cause, ces pertes risquent de peser sur l’investissement. Le groupe PSA, qui vient de déprécier massivement ses actifs, n’aura probablement pas le choix, même s’il refuse pour l’instant d’évoquer la possibilitéd’une prise de participation de l’État. La question du développement de la technologie des moteurs hybrides demandera des sommes importantes. Jérôme Cahuzac, le Ministre du budget a pour sa part reconnu que la possibilité existait pour l’État d’entrer dans le capital de PSA par l’intermédiaire du Fond Stratégique d’Investissement. Même s’il a été partiellement démenti par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, mais le gouvernement n’en est plus à un "couac" près, la question est à l’évidence à l’ordre du telle opération n’aurait rien d’extraordinaire. Ce fut, après tout, la stratégie du gouvernement américain en 2009. Mais elle pose un certain nombre de problèmes. Une entrée dans le capital d’un groupe connaissant de grandes difficultés présente deux types de risques pour l’État un risque économique, que cet argent soit dépensé à fonds perdus, et un risque politique, que l’État soit contraint d’avaliser et même de promouvoir un plansocial après avoir apporté son soutien aux ouvriers de l’usine d’Aulnay, le gouvernement socialiste se ferait le bras armé de nouvelles réductions d’effectifs. Assurément, cela n’empêchera pas le Ministre de l’intérieur de dormir. On voit bien que Manuel Valls s’apprête à endosser le costume de Jules Moch. Mais, cela impliquerait une cassure lourde de conséquences entre le gouvernement et une grande partie des salariés français. À l’inverse, s’il se refuse à assumer les plans sociaux, le gouvernement prend le risque de voir l’hémorragie financière se le fond, la question d’une entrée dans le capital de PSA pose le problème de cohérence générale de la politique industrielle du gouvernement. Pour l’heure cette politique se limite à une action au coup par coup. Il s’agit de sauver ce qui peut encore l’être du tissu industriel français. Ceci n’augure pas bien de ce que pourrait signifier cette entrée dans le capital de PSA. Une politique globale, s’adressant tant aux grandes entreprises qu’à leurs sous-traitants et visant à la réindustrialisation du pays s’ la cohérence de cette politique passe aussi par l’instrument monétaire. La France a besoin d’une monnaie dont le taux de change serait compris entre 1,00 et 1,05 dollar, au plus, si elle veut mener une telle politique. Elle ne pourra l’obtenir dans le cadre de l’Euro. Et c’est bien là que le bât blesse. En s’en tenant à une défense de l’euro, le gouvernement se prive des moyens de concevoir et de mettre en œuvre une telle Lire AussiPSA la fermeture du site est inéluctable selon MontebourgPSA Peugeot Citroën vers une perte comptable historiquePSA une entrée de l'Etat au capital ? "Possible" dit Jérôme Cahuzac, "non" affirme Bercy"Ça peut plus durer" le rap des ouvriers de l'usine PSA d'AulnayMots-ClésThématiques m8wUizW. 327 291 291 120 172 103 262 184 247

l etat est il un mal nécessaire